Une machine écumante et solitaire fume derrière un brise-vent couvert de tôles installées à la hâte sur le bord d'un champ le long de la route qui mène à Lancôme un parfum s'exhale subtil d'abord couvert par l'odeur de pourriture des matières végétales qui se décomposent dans des fûts en plastique bleu qu'on peut voir alignés comme dans un cirque attendant leur heure attendant qu'on les prenne attendant qu'on les renverse dans des cuves en cuivre et le bruit de la machine qui tressaute sans cesse sous la poussée de la vapeur incessante qui fait fuir le liquide qui le transforme en un état gazeux avant qu'un passage dans le serpentin lui donne son aspect plus clair et plus limpide que la plus pure des eaux.
Ce que l'on conserve c'est l'alcool, fruit d'une délicate alchimie où les éléments se meuvent et se transforment.