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Tristan Corbière, Amours jaunes.

Autrefois, moi, je ressemblais à un moine

qui mangeait de l'avoine à Landes-le-Gaulois

Ou parfois à Blois. Mais moi je mange

la même chose tous les mois.

Mais moi, je suis un moine et

maintenant je mange du poisson en entrée.

Pour le plat de résistance je mange des pivoines,

même si ce sont des fleurs j'aime ça, et en dessert de la salade aux noix

mais quand je mange j'ai trop froid.

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Je ne sais pas pourquoi j'en oublie la moitié.

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En entrée je mange aussi la tête d'une grenouille,

en plat de résistance, le corps d'une grenouille

et en dessert le reste de la grenouille.

Antoine

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Le dauphin

Le dauphin est l'ami du babouin.

Le babouin est l'ami du requin.

Le requin est l'ami de l'oursin.

L'oursin mange du pain

Avec ses mains.

Il habite dans une maison où il y a trois grandes cheminées

et le dauphin habite dans une maison où il y a deux cheminées.

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La baleine s'appelle Madeleine,

Mon éléphant s'appelle Alban.

Le moine s'appelle Antoine.

Le scorpion est rond.

Le feu d'artifice fait pan pan

Les pétards font pan le jour du 14 juillet

Samuel

***

Le scorpion mange des pions à toute allure sur du pain et des reins.

Il n'y a plus rien.

Et il habite dans une grande ferme avec de gros tracteurs.

Et il y a un gros rond pour donner de l'essence.

Samuel est une grosse baleine qui est dans l'océan et le scorpion reste dans la ferme où il y a de gros tracteurs.

Et j'ai une grande queue qui lance du venin.

Alban

***

La baleine vit dans l'eau comme moi, Madeleine.

Le papillon vole dans le ciel.

L'éléphant est très grand et gros.

Le tigre a des rayures jaunes et noires.

Le serpent vit dans l'arbre.

Le crapaud est pauvre.

Madeleine

***

L'hiver, il disparaît

et échappe à la buée

tout enfermé dans son cocon

il laisse passer le froid.

Au printemps arrivé

ses ailes déployées

laissent échapper la joie

d'être enfin libérées

les larmes de rosée

le portent tout l'été.

La chaleur des veillées

le met à l'apogée.

Les frimas de l'automne

lui donnent à penser

qu'il est temps de rentrer.

Léa & Catherine

***

Lézard

Que fait-il ?

Qu'est-ce à dire ?

Que lit-il ?

Les rides de l'eau et son piège à poissons.

Que fait-il ?

Qu'est-ce à lire ?

Qu'entend-il ?

Le vent qui chahute le vieux saule.

Là et c'est tout.

Allongé, caressé par l'été, j'épouse la pierre.

Lui.

Belle mouche dorée, approche, viens goûter mon haleine glacée et ma langue sensuelle.

Toi.

Approche, il fait si doux.

Viens dans moi, dans ma gorge capitonnée de sang et d'émail.

Il.

Le feu à la bouche, ses yeux traversent les nuages.

Moi.

J'ai froid maintenant, son sang est chaud.

Je.

Il m'invite et je viens. M'enveloppe de sa main.

Qu'est-ce écrire ?

Je suis bien.

Ver

Il a pris un vieux tube de pompe à vélo.

Il a glissé un petit pétard.

Il a tiré la mèche au travers du trou.

Il a tassé d'un morceau de pomme.

Et moi le répugnant, il m'a saisi délicatement.

Il m'a glissé dans le tube sombre.

Il m'a enfermé, légèrement tassé d'un nouveau morceau de pomme.

Et moi j'ai senti le craquement de l'allumette et l'odeur de la poudre. Dans un jaillissement de lumière mon corps s'est écrasé contre le mur crépi de blanc.

Il a pleuré, partagé de honte.

Emu de son œuvre de fruit, de sang et de terre.

Philippe