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Laurence


 

Je pars à la recherche d'Hélène un matin d'hiver.

9h40, je la précède sur la route départementale n°957en direction de Vendôme. Elle est accompagnée d'une autre personne dont j'aperçois la silhouette. J'adapte ma conduite de façon à favoriser mon dépassement afin de ne pas être surprise par un changement de direction.
   Ma ruse à porter ses fruits, à mon tour je la suis.
   Après un détour de Vendôme, quelques arrêts aux feux de signalisation, je la rejoins sur la route nationale n°10 que nous quittons. Rue de la Chèvre. Elle a allumé son feu arrière gauche intermittent en ralentissant simultanément. Elle tourne à gauche, je la suis de loin alors qu'elle s'engage dans la cour d'un particulier. Je stationne à l'écart et entreprend de la suivre à pied. Elle entre dans le bâtiment au pied d'un petit château accompagnée d'un jeune homme, une mallette à la main. 10h00.

10h05, elle ressort de la maison, je me précipite à ma voiture pour reprendre ma quête.

Elle passe devant moi, je prend la pose du voyageur égaré, une carte routière à la main.

Pour ne pas me faire repérer, je la suis de loin, je la perds de vue, je respecte les sens obligatoires, je reprend au hasard la RN10 en direction de Vendôme et, quelques coups d'accélérateur plus tard, je repère son véhicule : re-détour de la ville, direction centre-ville, et arrêt sur la place du marché. Pas d'horodateur, très bien, je n'ai pas de monnaie

 

 

Elle s'attarde près du Loir, regarde le soleil éclairer la ville et l'eau puis repart d'un pas décidé. Je m'attarde à mon tour en suivant son ombre s'engager sur la passerelle enjambant la rivière.

Rue piétonne. Samedi matin. Je suis toujours à la quête d'Hélène B alors qu'elle entre dans une boutique de mode.

10h25, elle ressort sans paquet puis déambule en se détournant de l'artère principale, empruntant une passerelle bucolique au dessus de l'eau, s'attardant un moment en fixant du regard sur sa gauche. Coup d'œil à sa montre. Demi-tour. C'est alors qu'elle me fait face, j'adopte l'allure du passant qui passe, elle me frôle. Quel événement l'a faite s'arrêter ? Ce pigeon picorant les miettes jetées par je ne sais quel habitué ou le cours de ses pensées ?

Je laisse filer un peu de temps, elle détourne la haie de lauriers, je boulite au-dessus et ne l'aperçois pas.

Re-passerelle au dessus du Loir, (mais dans l'autre sens). Je débouche sur la rue piétonne, elle me tourne le dos, postée devant une devanture de chaussures Homme. Elle regarde l'heure, 10h45, elle reprend la direction de la place où elle a laissé sa voiture.

 

 

Lolotte, mars 2003

 

 

PS : Quelle est la signification du verbe Bouliter ?

indice : verbe utilisé dans le nord du Poitou