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Marie


 

L'avenue est pleine de bruits, de mouvements, de voitures. Comment le trouver, le repérer, le suivre, ne pas le perdre. Le mouvement diminue s'arrête, les signaux

l'imposent, puis une densité d'allers et venues, puis le vide. Je le repère. Il est là, cycliste, les cheveux au vent, tranquille dans son mouvement. Il regarde à droite les passants, planant, tranquilles. Continuant sa recherche, il lève la tête et imagine peut-être l'intérieur de ces lieux luxueux, de ces endroits où il pourrait y trouver ce qu'il cherchait il y a si longtemps qu'il ne sait plus quoi. Tout à ses rêveries, il ne voit pas que les voitures le frôlent, voire le touchent. Pourtant, il se retourne, cherchant quelque chose. Il remarque le bus, les bus, mais continue son périple.

   

Depuis combien de temps se promène-t-il? Il ne le sait peut-être plus. Il s'arrête et contemple autour le lui; son regard semble plutôt s'attacher à ces jeunes filles assises qui lui tournent le dos. Peut-être est-il dans la croyance ou seulement le doute de ce qu'elles font là. Puis d'autres personnes traversent son champ de vision. D'où viennent-elles? Il cherche et se dit qu'elles viennent de trop loin pour que son regard accroche ce lieu inconnu. L'air devient frais et je devine une certaine lassitude chez le cycliste. Le jour s'assombrit; est-ce de la fatigue visuelle? Rien ne se dessine plus. Le cycliste disparaît dans un flot de mouvements, de bruits ou peut-être m'a-t-il repéré, qu'une inquiétude inconnue l'a fait disparaître sans me donner une chance de la retrouver.

 

   
 
Marie, avril 2003