Trip Tic
   Le fil harmonique de Landes-le-Gaulois
   Fil ténu de la surprise
   Sacré bon lieu ! La semaine précédant l'événement, on y pense déjà avec jubilation. Enfin ! Cet endroit va être utilisé à l'envers, autrement que dans son sens unique. On va y mettre les pieds sans nécessité d'auréole. Le bruit des pas tintera d'une autre résonance sur le parterre pétrifié. Et pourtant, on a l'impression qu'il restera, ce lieu, le centre d'une spiritualité, certes différente de l'habituelle, unique, mais une sorte de vaudou moderne et séculaire. L'expression d'une jubilation de la jubilation.
   Non Saint-Baptiste ne dansera plus la Saint-Guy ; Jésus n'arrachera pas les clous à la seule force de ses poignets et chevilles ; Marie-Madeleine ne sirotera pas plus un petit armagnac (anachronisme joyeux) à la fraîcheur de la crypte. Aucun de ces personnages et des autres ne descendra de son piédestal.
   Et le quidam présent de proposer à sa réflexion : "Les murs solidement ancrés, tremblent difficilement, cependant, à l'instar des personnes présentes, ils semblent frissonner d'effroi, gageure de la surprise.
   Tout cela n'est-il que rêve, vagabondage onirique ?
   Et l'autre avec son biniou, qui souffle comme un sonneur !
   
   
   Archet, sibyllin anagramme de Trache
   Ça souffle ! La colonne d'air tempête. Visages interloqués. Le souffleur nous assène le a souffle ! La colonne d'air tempête. Visages interloqués. Le souffleur nous assène le rythme d'un nouveau temps.
   Une brebis s'égare, l'espace d'une cymbale. La cloche sonne bellement.
   Le tuyau éructe, accélère le battement. L'hurluberlu s'époumone à cracher le temps d'un espace.
   La chorégraphie sonore n'envie pas celle du geste. L'archet se débat dans l'aire d'une toile finement tissée. Les particules infimes sont cinglées, valse sans hésitation.
   A travers l'optique photographique, le son passe difficilement. Les attitudes, par contre, marquent  l'oeil.
   Attitudes faites de concentration dans l'écoute, d'amusement discret, de recueillement acharné. Et pourtant, le musicien ne ménage pas sa turbulence.
   Les bouilles rieuses des lardons épatés dépassent à peine de leur innocence. Les murs n'en tremblent pas moins de toutes leurs artères, eux et tous leurs siècles.
   Et c'est pas fini.
   
   Ode à la flânerie libre et festive
   Gare !
   L'énergumène est près
   Ne manque pas d'air
   Danse agile
   Sur fil fragile
   Perdu l'air simiesque
   Apprivoisé subtilement
   Par la grimace sonore
   
   Ne tirez pas la chasse d'eau 
   La cascade mélodieuse
   Ne charmera pas le serpent silencieux
   
   Le stylo, de son encre fraîche
   Couchera quelque ligne ondulée
   Après avoir vu son pygmalion
   Assailli de sons et lumineuses vibrations
   
   L'affaire de l'archet qui s'escrime
   Des cymbales solidaires qui s'expriment
   Ne restera pas sans suite
   La folie douce du frotteur de cordes
   Et du métal hurlant
   Ne peut ramper
   Jusqu'à la poche du pickpocket