Et Ce bleu de terre de Savoie émaillée.
Pichet d'eau claire à porter.
Ce gris de souris qui nage et se noie.
Ce rose infâme et malhabile d'un être tombé.
Dans l'eau d'un pichet de Savoie.
Ce blanc éclatant d'un soleil au zénith.
Qui sèche goutte à goutte les gouttes du pommier.
Ce noir de cendre trempée de pluie de nuit.
Jetée du feu au tas de compost.
Coin des rats, mulots et loirs.
Pichet vide, sans eau et sans souris.
Ce rouge de cris, pattes et museau agités.
A chercher l'air à goulées saccadées.
Ce bleu de flammes qui couvaient et revivent.
Ce mauve nauséeux d'une chair qui boue et s'envole.
Ce rouille qui hurle.
Et ce frisson pâle qui m'aspire et m'ennuie.
Crépitements multicolores.
C'est fini la souris.
**********
Ocre
Des traces de rouille sur le mur de la maison d'en face. Et les feuilles pourrissantes de son vieil ami, l'arbre tordu.
Et ce désir que j'ai de fuir au soleil.
Bleu de l'outremer
Et profondeur de son puits où glapissent les souris. Sérénité de celui qui flotte, là-bas, tout en bas, à jamais.
Bourdonnement des mouches charnières.
Rouge
Cette fuite au soleil de la rue.
Bleu des mers du sud
Son écharpe de soie aux senteurs d'herbes inconnues. Ses yeux qui m'emmènent si loin, égarant le présent.
Philippe |