TENTATIVE D'ÉPUISEMENT D'UN ESPACE LANDAIS
Landes-le-Gaulois, le samedi 19 mai 2001
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Midi le samedi 19 mai 2001
Etude du J.A.C. ca dans son milieu naturel: la place du village. Juvénile Apprenti Conducteur ca: campagnard à différencier du J.A.C ci : citadin.
Procédure expérimentale:
Privilégier certains paramètres
Le lieu d'observation: place du village de préférence avec BAR.
Le jour : samedi : pic d'activité pour le J.A.C. campagnard
L'heure: 131V 14 h
Période dans le cycle du J.A.C. ca
Période prénuptiale.
Le Juvénile motorisé n'est pas encore au point au niveau de
ses démarches de parade amoureuse.
Le mois d'observation : Mai
Raison du choix:
A cette période de l'année le Juvénile bénéficie d'une amélioration de la qualité de sa peau( moins acnéique) due au soleil qui lui permet d'espérer conclure un peu plus facilement pour provoquer un potentiel accouplement.
De plus cette période correspond pour certains juvéniles au rituel de passage du monde de l'enfance( appelée période de la mob. ou du booster) à celui du monde pré adulte. Le J.A.C ca. parviendra à se déplacer sur des grandes distances sans l'aide d'un adulte de son groupe grâce à une épreuve finale. Après de longues heures de conduite dite accompagnée, il pourra obtenir d'un sévère examinateur souvent sadique l'obtention d'un PERMIS.
A ce stade de la présentation de la population d'étude, il est intéressant de relever que le J.A.C ci lui, parvient beaucoup plus tôt à se déplacer sur des grandes distances. En effet il utilise des chenilles mécanisées qui empruntent des tunnels creusés sous la terre ou aériens, appelés: R.E.R, métro., ou T.G.V.
De ce fait le rituel de passage à l'âge motorisé adulte est beaucoup moins important. Des confrères ont même recensé des individus J.A.C.ci qui semblaient être rentrer en phase de reproduction sans s'être soumis au passage du permis. L'expérience qui consista à réimplanter en campagne un spécimen mâle ci. sans permis est décrite dans: J.A.C ci. et J.A.C. ca phénomènes d'exploitation en SUD France.
But de l'observation . relever tous les comportements parasites qu'entraîne la variable.
Variable retenue pour ce groupe test: le BAR est fermé jusqu'à 15 H.!!!!!
début de l'observation: 13H
13H 02: aucune activité autour du nid. 13H 10:
Apparition du premier J.A.C. .
205 Peugeot Rouge. Lustrée au polish jeton à 35F.
(Le J.A.C. ne compte pas l'argent de papa, maman.)
Ce spécimen qui se gare lentement sous les marronniers est agrémenté d'un appendice binoculaire de couleur noire.
Il a été constaté par des confrères que le port de tels appendices semblait provoquer d'irrésistibles roulements d'épaules appelés également: Roulement des mécaniques.
Ce spécimen ne voulant pas quitter sa carapace protectrice, il nous est impossible d'abonder dans ce sens.
La carapace dont ce J.A.C. s'est paré possède des options en tout genre :
ð Rétroviseurs California
ð Jantes carénées
ð Lunette arrière zébrée de métal.
Nous pouvons également constater qu'aux stimuli visuels ROUGE et OPTIONS, ce J.A.C. associe un stimulus auditif que l'on pourra décrire comme un «TATA ! POUM ! » qui semble émaner de 2 grosses enceintes rouges qui décorent la lunette arrière.
ANALYSE d'observation:
Nous sommes donc en présence d'un J.A.C. au comportement élaboré, ce qui nous donne à réfléchir:
1) le J.A.C. à 205 est-il passé expert en parade nuptiale ?
2) le J.A.C. à 205 a besoin de beaucoup d'apparat pour aboutir dans sa parade amoureuse(souche timide ? ou encore acnéique ?)
3) le J.A.C. à 205 s'est longtemps tapé des bides, au point d'investir( enfin! à 34 ans) toutes ses économies dans de tels artifices ? ( J.A.C, de la souche dite « Au BOUT DU ROULEAU » .
Limites de l'observation:
Il aurait été judicieux de compléter l'analyse par une prise d'empreinte faciale dite de la PHOTO. Nous aurions pu repérer plus facilement la souche d'appartenance des J.A.C. et compléter le futur bagage, méthode dite «de la bague au doigt».
13 H 12
Le J.A.C. à 205 repart en faisant crisser ses pneus:
L'observateur mal gré son camouflage a-t-il été repéré?
Assiste-t-on à une tentative d'intimidation ?
13 H 12' 25"
Le J.A.C. à 205 disparaît dans un nuage de fumée au coin du bar.
13 H 15:
Le départ de ce J.A.C. à 205 a créé un grand désarroi chez l'observateur qui sait pourtant qu'il doit pour la bonne marche de la manip, rester neutre. Plus rien ne vient animer le champ -opératoire d'observation.
13 H 15' 34"
Une hirondelle passe.
13 H 17'
Marque de carapace tien répertoriée: J.A.C. en voiture bleue,
Le stimulus utilisé est uniquement auditif: « TATA! POUM! POUM! »
File en direction de BLOIS.
13 H 17' 25" :
Pointe d'activité dans le nid:
UN J.A.C. en VW blanche arrive de la route de St LUBIN: conducteur, appendice binoculaire
noir. Stimulus auditif : « TATA ! POUM ! »
13 H 17' 38"
J.A.C. à 205 polishée blanche (jeton à 35 F.)
Stimulus auditif: « TATA 1 POUM « TATA! POUM 1 »
13 H 17' 45" ou 46 "
J.A.C. en VW rouge polishée. Pas de stimulus auditif.( souche de J.A.C. sourde?????)
13 H 20
Retour du J.A.C. à 205.
Il s'est associé à un deuxième juvénile équipé d'appendices binoculaires miroir.
Le stimulus auditif a doublé de volume.
Analyse d'observation:
Le stimulus est-il proportionnel au nombre de juvéniles contenus dans la carapace ?
2 J.A.C -------X1 fois stimulus auditif .
Le stimulus est plus fort car la deuxième fenêtre avant est maintenant ouverte ?
13 H 20' 14"
Le J.A.C. à 205 se repositionne à l'emplacement exact de 13H 10.
Remarque importante:
Nous assistons ici au plus beau rituel de « j'm'y t'mets c'est ma place » qu'il ni 'aie été donné d'observer.
En effet faut-il rappeler au lecteur qu'à cette heure de la journée, la tâche qui consiste à se garer est agrémenter d'une difficulté insurmontable pour le commun des mortels.
En effet, la place est VIDE.
13 H 30
Le J.A.C. à 205 semble chercher une nouvelle source de stimuli auditifs en tournant le bouton de sa partie de carapace intérieure appelée RADIO.
Il se fixe enfin sur une variante : « TATA BOUM !BOUM ! »
Les personnes dont l'oreille n'est pas exercée pourraient hâtivement conclure à une continuité dans le changement. Il est important de prendre en compte l'effet déstabilisant qu'entraîne pour ces individus (Juvéniles ne l'oublions pas !) tout changement radical. Une oreille avertie saura décrypter ce rituel musical et l'analyser comme manifestation d'ennui spécifique à cette tranche de population.
13 H 37
Rentrée dans le champ d'expérimentation d'une voiture flambant neuve de marque
BMW et immatriculée dans le 92, ( ne pas lire 92, mais 9 -2). Un silence de mort accompagne l'échange de regard entre les 2 J.A.C. à 205 et les J.A.C. du 92.
Seul un observateur averti est capable à ce stade de l'expérimentation d'envisager le pire.
Nous assistons en effet à un rituel d'intimidation courant chez le J.A.C. citadin.
13 H 40' 16 "
Un silence de mort règne sur la place: TATATINNNN !
Malgré les appendices binoculaires on sent les regards aiguisés par la haine tant le J.A.C. ci méprise le bouseux J.A.C. ca. L'observateur retient son souffle.....
13 H 40' 18"
Le J.A.C. ca. A 205 rouge tente au mépris de la vie de son passager une ultime riposte.
Il le charge de marquer leur territoire.
Il dégaine donc un appendice couramment utilisé à cette effet par le mâle J.A.C. et dépose un liquide chaud au pied d'un tilleul qui ne demandait rien.
Le drame va se nouer à ce moment précis, quand 2 nouveaux stimuli auditifs viennent rompre
ce silence pesant et dramatique.
13H 42' 18"
« TATA ! POUM ! POUM !TATA ! POUMPOUM! TA ! » ( fenêtres ouvertes d'un J.A.C. ci. lui aussi du 9-2, équipé d'une carapace VW dernier cri).
13 H 42' 19"
«POUETTE! POUETTE!» stimulus auditif émis par la carapace du J.A.C.ci appelée communément Coccinelle.
13 H 42' 22"
Les 4 J.A.C. ci sortent alors de leur carapace au mépris de leur vie.
Après avoir tiré sur les plis de leur pantalon, ils se livrent à des jeux de mains jeux de vilains consistant à taper sur les mains de son copain tout en émettant des « YO ! YO ! YO ».
Il semble que le rituel de retrouvailles soit particulièrement élaboré pour cette souche du J.A.C. ci du 9-2, car ifs-échangent maintenant des tapes sur les épaules qui n'en finissent plus.
13H 43'
Le J.A.C. ca, semble avoir enfin (!) fini de marquer son territoire. Il remballe son appendice .Referme sa braguette et d'un pas très nonchalant, rentre dans sa 205 rouge.
Les événements se précipitant alors:
13 H 45'
Les J.A.C. du 9-2 remontent également dans leur véhicule.
13 H 46' :
La tension est extrême, les J.A.C. semblent tous discuter dans leur carapace.
13 H 48' :
Les véhicules du 9-2 démarrent en même temps.
Les moteurs sont poussés à fond, en un concert de « Vroum ! vroum », ce moment correspond à une période bien connu des observateurs de J.A.C. appelée réflexion qui chez ce genre d'individu pour être maximale doit se pratiquer dans le bruit total.
Les 2 voitures se mettent à dessiner des grands cercles sur la place de l'église tout en faisant crisser leurs pneus super-jantés.
Après 5 cercles rituels les 4 J.A.C. du 9-2 quittent enfin la place et prennent la direction de la Cueillas.
Un silence réparateur envahit alors le lieu.
13 H 54'
Une chose extraordinaire se produit: le bruit d'une clé tournant dans une serrure déchire le silence.
Le bar ouvre ses portes alors même que l'horaire n'est pas le bon comme l'indique le panneau «réouverture à 15 h ».
Ces événements concomitants nécessitent une analyse approfondie, car sous la banalité apparente, se cache une victoire royale qu'il est important de valoriser.
En effet, rappelez vous de ce J.A.C. qui se sacrifie pour son conducteur et part marquer son territoire au mépris de sa vie. Avez -vous calculé le temps de son intervention ?
Début de procédure d'intimidation : 13 H 40' 18"
Fin des opérations et rengainage de l'arme offensive : 13 H 43"
Durée totale : :2 MINUTES 52 SECONDES! 1
Alors là moi je dis BRAVO, quel entraînement ! quelle force d'intervention !.Bravo petit
Vive le J.A.C. campagnard! ! ! ! !
En effet, la procédure d'intimidation a porté ses fruits: les J.A.C. du 9-2 se sont enfuis, remballant leur jeux de mains jeux de vilains certes élaborés mais ne faisant guère le poids contre une démarche offensive datant de la nuit des temps et copiée sur nos amis canins si répandus dans l'habitat naturel du J.A.C. campagnard.
Il apparaît donc en conclusion que les meilleures défenses sont celles qui correspondent à une bonne connaissance du terrain et du microcosme ambiant.
14H :
Les J.A.C. campagnards abandonnent leur véhicule de combat dignement.
Ils ont réussi là où bien d'autres ont échoué: l'ennemi est en fuite et les portes de la gloire s'ouvrent devant eux !
Ils entrent dans le BAR le GAULOIS.
VICTOIRE
14H 1'
Fin de l'observation mouvementée du samedi
L'observateur retourne dans l'anonymat.
Et si j'allais fêter ça avec ces 2 J.A.C. triomphants en prétextant un petit café.......
Place du village, tournons sur 360° : derrière moi, l'abri bus, dedans, deux ados mâles et leur vélo, attendent-ils le bus ? On tourne, sens des aiguilles d'une montre, n°7, volets blancs. A suivre, n°5, persiennes métalliques encadrées de briques. On tourne, une porte de garage, un passage herbeux, un garage, porte délabrée. On tourne, mur de pierres, chèvrefeuille, n°1. Ca tourne, route de Saint Lubin. Au carrefour le local de maintenance du village, porche à charrettes. Bariolé d'affiches, fêtes, FN, moins d'impôts, moins d'arabes. A suivre, ça tourne, le local des pompiers, du bus, coiffé de la salle des fêtes. « Ca va Philippe ? », me demande Alban qui vient de débarquer de la voiture familiale. On tourne, la montée au terrain communale, fraîchement fleurie. La poste, un porche à charrettes, les Halles Gauloises, l'épicerie, la boucherie. Portail vert Café-tabac Le Gaulois. On reste dans l'esprit. On traverse, l'école, cachée par la cabane de chantier et l'église en restauration, habillée de tulle. Alban me tient la jambe, on parle billes, choc des gros boulets, conversations des oiseaux étonnés du soleil. Monsieur Ventout, casquette vissée au sommet du crâne tourne autour de la moto de l'épicier. Un des apprentis ados s'entraîne au dérapage devant mon poste d'observation. Douze coups. Deux femmes habillées à l'identique, coiffées à l'identique se dirigent vers l'entrée de l'église. Ménage ? Préparation du concert de ce soir ? Arrivée de Pierre, juché sur un splendide vélo rouge. Arrivée d'andré. J'apprends qu'ils se rendent à une concertation concernant les vitraux de l'église. Lente convergence d'une vieille femme à béquilles. Pause à l'ombre des arbres, les fesses au chaud sur le capot d'une auto grise. Elle repart, direction le porche de l'église, les béquilles accélèrent, elle est en retard. Arrivant d'on ne sait où, Marion et Robinson. L'épicier tient le mur de l'épicerie. Le capot de l'auto grise supporte encore un fessier, celui d'Antoine maintenant. Tiens une Geneviève, tiens une Laurence. Ca papote à l'ombre. L'épicier tient maintenant la poutre étayant l'auvent des Halles Gauloises. Il regarde sa montre. Attend-il un relais ? La postière ferme son bureau et rejoint sa voiture les bras chargés d'une auge de maçon, remplie des économies villageoises ? C'est bon à savoir, il est 12 h l6. Coup de téléphone, il n'y a plus de courant à la maison. Éteindre le lave vaisselle, rejoncter. Un gamin n'arrête pas de tourner à vélo sur les pierres et les briques des Halles Gauloises. Bien clairs et bien verts les marronniers, avec ou sans fleurs, fleurs blanches ou roses. L'ombre du grand blanc raccourcit à vue d'œil. Je vais mettre un repère. Il est 12 h 2O, morceau d'ardoise au sol, à suivre ... Une femme, jupe et gilet arrive à pied de la route de Saint Lubin. Elle pénètre dans l'épicerie et en ressort rapidement, six bouteilles d'eau au bout du bras. C'est lourd. Teufteuf d'une 2 CV verte. Mobylette à vitesses. 60 km/h me dit Olivier qui vient d'arriver. Ça fait longtemps qu'il n'a pas fait de mobylette ! 12 h 3O, l'épicier ferme sa boutique et actionne le démarreur de sa moto. Ronronne, enfourche et vient vers moi. Scratch d'une poche velcro, il dégaine une bouteille de coca. Merci. Tout à l'heure c'est Geneviève qui m'a apporté une part de tarte à l'abricot, j'ci) rêvais depuis hier, bien ronde et luisante à l'étal de la boucherie. Une petite auto blanche s'engouffre dans le passage herbeux. Le petit garçon a posé son vélo et me tourne autour, à 15 mètres. Un aimant le repousse. Une petite voiture grise se range devant le café, un A rouge au derrière. Le chauffeur entre dans le bar, il en ressort presque aussitôt en sautillant à pieds joints. Il y retourne, Cachés par l'abri de chantier, les amis de l'église prennent congé, la réunion « vitraux » est terminée. Une grande feuille de journal, poussée par le vent, traverse la place comme une boule d'amarante dans l'ouest américain. L' épicier est parti, l'auvent tient tout seul. La grille de fer est abaissée. Les quartiers de bœuf, les rillettes et les saucisses reposent en paix. Le petit garçon continue de tournicoter. Un couple déjeunes sort du café, la fille a des jambes de fil de fer et de longs cheveux qui descendent aux reins. Ils regagnent leur voiture et l'essuie glace arrière m'adresse un petit salut. Erreur de manipulation ou signe volontaire ? Les basses pomment pomment dans leur habitacle. Le calme s'installe sur la place. Le petit garçon tourne encore. Deux hommes quittent maintenant le bar, le sautillant de tout à l'heure et l'autre que je n'ai pas vu entrer. Chacun regagne sa voiture, A rouge sur fond blanc. Directions opposées. Les basses pomment pomment dans leurs autos. Arrivée d'une voiture rouge, deux petites filles blondes et leur maman. Une mobylette à vitesses donne un coup de frein et ça dérape sur le gravier, contrôle et ça tient, bravo. Jaune la mobylette. Jaune sous le casque. Une ZX bleue entre sur la place, fait le tour et ressort. Ce n'est pas la première. Mystère. Les garçons de l'arrêt de bus sont de retour, il est une heure moins dix. Ils me demandent si le bus est passé. Non. Arrivée pas à pas de trois piétons qui posent leurs fesses sur le bord du banc du coin. Rang d'oignons, brochette. Arrivée du bus qui se range le long, de la maison aux persiennes de fer entourées de quelques briques. Déchargement d'ados. Les trois piétons se lèvent et récupèrent le leur. Tous les quatre s'en vont pas à pas. Une ado à jambes de fil de fer et pantalon d'éléphant prend poste sur le dossier d'un banc. Elles se tient la tête à deux mains pendant quelques minutes et puis s'en va. La cloche sonne une fois. Le centre du bourg est maintenant désert. Pas longtemps car Marie Claire me rejoint sur un vélo. Foulard et sacoche à la Johnny. L'ombre s'est déplacée d'un mètre.
14 h l5
J'arrive ... en retard... La place de Landes... ce n'est pas souvent que je m'y suis arrêtée. Une occasion ... La manière de Perec ! Ciel bleu, soleil bon, chaud enfin, petit air frais sympa, chants d'oiseaux ... Peu de monde à cette heure-ci. Une voiture. J'ai l'enseigne de la poste et la poubelle en point de mire, on dirait un pingouin à la gueule coupée.
14 h l5. Un monsieur d'un âge certain, en bleu, chapeau enfoncé jusqu'aux yeux, passe, bien droit sur son vélo.
14 h 2O. Le monsieur a échangé le vélo contre un chien genre saucisse de Toulouse. Mais il n'est pas monté dessus,
14 h 3O. Ah, c'était une promenade de confort, le monsieur passe dans l'autre sens sur sa bicyclette sans le chien ...
14 h 32. Un cyclotouriste aux couleurs fluo.
14 h 35. On dirait que ça s'anime un peu, il y a du passage maintenant. C'est bizarre comme impression ! Jouer les concierges et lever le nez à chaque ronron de moteur ... Normalement je n'aime pas trop !
14 h 37. Oh !!! Une belle grosse voiture ... Je ne connais pas.
14 h 4l. Une jeune femme du village, intriguée par la présence du stand se renseigne ...
14 h 44. Monsieur X fait conduire son fils, nous jette un œil. Lunettes de soleil, vitres ouvertes, cheveux au vent ...
14 h 45. Un 93, ça c'est moins commun. Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qu'il fait ? Cigare aux lèvres, le monsieur entre au café.
14 h 46. Tiens, un voisin. 41, 41, 41 gars du coin.
14 h 48. Le gars d'Ile de France se fait ses provisions, il ressort du café.
14 h 49. Visite d'un jeune pédaleur landais.
14 h 50. Et un paquet de clopes pour la jeune femme de Landes. Et un pour le papa du petit garçon.
14 h 53. Passent les deux sœurs dans leur petite voiture, en route pour la ville.
14 h 54. Papa maman randonnée à vélo. Jeune chauffeur A à fond les basses, s'en va au troquet.
14 h 55. Ah, encore une belle voiture ... Traction noire d'un autre âge.
14 h 56. Deux petites filles s'installent sur les balançoires devant les commerces. Et toujours la gueule tranchée du pingouin.
14 h 57. Voilà le « patron » en moto. Les cloches de l'heure.
15 h. Un camion frigo, une estafette et un venant de la gauche et un venant de la droite et encore un autre. Tous ne font que passer, un œil sur la route, un œil sur la place et nous, et nous. Ça finirait par être assommant. Je ne vivrais pas là.
15 h O2. L'autre « patron » à pied. Une maman et son fils.
15 h O4. Un « jeune » ... de la tête et du cœur. Un couple de tourterelles.
15 h O5. La mère et sa fille, rassurées sur nos activités s'en vont bras dessus bras dessous.
15 h O7. Enfin un qui ne tourne pas à gauche. Et la plus grande des petites filles de tirer avec acharnement sur les poignées-oreilles du cheval-balançoire.
15 h O8. Jeune maman à poussette à ombrelle.
15 h O9. L'église est camouflée ! Triple rideau de grillage, de bâches et d'échafaudages ... Port du casque obligatoire. Conduite sportive au travers de la place .. . sans A ... auto-radio mais léger ...
15 h 10. Lever du rideau de fer par la bouchère. Encore un client pour le café, jeune, mâle, vététiste.
15 h l2. Deux bonnes âmes du village apportent des brassées de fleurs et branchages pour décorer le « chantier interdit au publie ». Concert à l'église ce soir! Est-ce que les musiciens porteront des casques ?
15 h l5. Le marronnier du coin a des fleurs roses, les autres des blanches.
15 h 19. Un gamin sur des rollers.
15 h 2O. Le coin de la salle des fêtes, qui semblait bien mort jusqu'ici, est réveillé par les allées et venues de Monsieur et Madame X, qui apportent les premières munitions pour ce soir. Vieille landaise traversant dignement la place. Guidon relevé, sacoche battante, un autre vieux landais.
15 h 25. Arrivée de M. l'épicier. Les bouteilles de gaz sont rouge et or.
15 h 27. Je trouvais marrant le pare-soleil de la Toyota mais finalement son sourire figé m'exaspère.
15 h 28. Une vespa. La demoiselle à l'arrière, les cuisses à l'air, semble ravie.
15 h 32. Attroupement de gamins entre l'épicerie et le café.
15 h 35. Encore une remorque ... C'est samedi, le beau temps aidant, I'énergie des bricoleurs se déploie.
16 h
Quatre coups de cloche, qui l'eut cru ! Rassemblement des commerçants sur le rebord de la vitrine de l'épicier. L'aubergiste fait prendre l'air à son bébé. Une remorque est déchargée devant son bar, ce doit être le matériel de sono, pour le karaoké de ce soir. Un petit bureau passe à toute allure rue du 3 juillet 1944. Il a deux tiroirs. Un des deux ados de ce matin est de retour, il n'y a pourtant plus de bus à cette heure. Deux femmes arrivent du fond de la place, nous saluent. L'une a des petits bigoudis roses dans ses cheveux gris. C'est bien paisible cette place à cette heure, il ne manque que le gargouillis d'une fontaine. Derrière moi des baskets dérapent sur le gravier, c'est un gamin, il court maintenant, il semble vouloir rejoindre des copains au terrain communal. L'aubergiste n'arrête pas d'entrer et de sortir par la porte qui donne sur sa cour, elle semble fébrile maintenant. Une voiture bleue croise une moto bleue, là, juste devant moi. L'une et l'autre ne font que rentrer et sortir de la place. Sans mobile apparent. Deux garçons s'extraient d'une auto rouge et se dirigent pesamment vers le café tandis que quatre hommes jeunes en sortent par la porte de la cour. Ceux qui sortent ne sont pas des consommateurs ordinaires, je les sens faire partie de l'organisation de la soirée. Les vrais clients, eux, empruntent la porte de la façade. Et X*** danse sur la pierre mobile, la pierre où viennent pisser les chiens errants. Pierre isolée, arbre isolé. Provocation insoutenable pour les enfants et les chiens. Des chaises imbriquées stoppent devant le bar. Le 4X4 quitte sa place attitrée. Une voiture à A se gare en face de nous, un couple dont une jeunes fille à jambes de fil de fer. Tous deux s'accroupissent au pied du véhicule voisin. Jantes alu, ils les regardent de près. 5 enfants sortent du café, je ne les avais pas vu rentrer. J'aurais pu le deviner car cinq VIT faisaient cercle à l'entrée, chevaux alignés aux anneaux scellés, les vélos n'ont pas besoin d'abreuvoir. Deux ados-filles arpentent la place en tripotant un téléphone mobile, elles ont l'air perdues dans les boutons. Passage des gendarmes, échange de regards. X*** retourne sur son rocher. Adossée au jeune arbre solitaire, elle lit. Deux cyclistes passent nous saluer, un petit et un grand. X*** a enlevé la selle de son vélo, ça roule. Un vélo à peine propre. Un bon deux temps passe bruyamment, parfum d'huile de synthèse. L'épicier vient de vendre des pétards et ça s'entend, BOUM. Une maman et ses trois filles se dirigent vers la voiture rouge qui s'emplit et démarre. L'épicier et la bouchère ont avancé de quelques pas, ils prennent maintenant le soleil sur la bordure en briques des Halles. Tous les clients du bar sont maintenant des A. Trois bières ce soir et ils seront dans le journal lundi. Page 4. X*** est retournée à l'arbre. Assise sur la pierre maintenant stabilisée, elle fixe un objet qui n'existe que pour elle.
17 h
Premier tracteur de l'après-midi. Bruyant et poussiéreux. Troisième deux chevaux par contre ... Toutes capotées, il n'y a plus de saison. Les jantes alu s'échappent. Au bruit c'est un turbo diesel, sans turbo je crois, A l'intérieur pomme pomme le caisson de basses. Cinq coups de cloche, une grande machine agricole, ailes bleues repliées, descend vers le bas-bourg. La circulation s'intensifie. Parfois trois véhicules en mouvement dans mon champ de vision ... Un homme se dirige à vélo vers l'arrière de l'église. Il porte de grandes bottes en caoutchouc. Je ne le verrai jamais réapparaître. C'est l'heure des deux roues, avec ou sans cylindres. Un des Antoine nous offre un spectacle de dérapages. Raté celui-ci. Antoine chute et se blesse. Il est calmé. Ses pneus respirent. Il saigne abondamment face à la boucherie. Nous le renvoyons chez ses parents. Et passent des gendarmes, gyrophares à l'américaine, Nous avons de plus en plus de visites, des enfants surtout, à vélo tous.
18 h 02: J'arrive, légèrement en retard, beaucoup de personnes s'affairent autour de l'atelier. Une maman et ces fils se sont maquillés, pour quelle occasion ? Juste l'envie d'une adolescente rêvant de concrétiser son rêve de maquiller sa mère. Des enfants courent, le soleil brille, je m'installe.
Des enfants aux ` et casquettes à l'envers jouent au ballon; une petite fille au chapeau à fleurs les regarde, l'air intéressé.
Une voiture grise s'arrête sur la place tandis qu'une mobylette ne s'attarde pas.
Des personnes remplissent la salle des fêtes de caisses. (Pleines de quoi ? Une fête se prépare-telle ?)
18 h l2: Un vélo, au conducteur à béret peu assuré s'arrête chez un voisin.
Une remorque vide précédée d'une voiture 41 blanche fait route vers St Lubin.
18 h l4: Une voiture noire quitte la place.
Les hirondelles volent haut... signe de beau temps ?
Une Twingo verte « chance » passe, lentement...
18 h l6: L'homme au béret a troqué son vélo contre un basset et sa laisse.
Deux pré-ado chevauchent leur VTT de manière délurée.
Un camping-car traverse le village.
18 h 22: Un jeune couple pousse un bébé (mais y a-il un bébé ?) dans une poussette bleue.
Deux véhicules quittent la place.
Et voilà qu'arrive, à notre droite, dans la rue des écoles, une famille : la maman tient la main de son fils, tandis que la petite fille au chapeau à fleurs s'accroche à celle de son papa.
18 h 25: Des jeunes, parlant fort, entrent dans le bar.
Tiens, la petite fille au chapeau à fleurs tient la main de sa maman maintenant
18 h 27: Arrivée de deux voitures sur la place, elles tâtonnent, avancent, reculent, hésitent, sont-
elles perdues ? attendent-elles quelque chose on quelqu'un ? Une femme descend de la « 41 » pour discuter avec les occupants de la « 37 » dont le moteur tourne toujours.
18 h 28 : Des personnes viennent à la rencontre des « 37 & 41 », le moteur tourne toujours, explications.
Tiens, il est 18 h 30, c'est le clocher de l'église qui nous le rappelle.
Chuchotements des pré-ados sous le préau, derrière nous.
18 h 3l : Les « 37 & 41 » repartent, suivant une voiture rouge.
Un enfant, tout de rouge vêtu se regarde dans la vitrine de l'épicerie puis entre dans le commerce pour en ressortir avec une caisse ou un carton qu'il emporte derrière les bâtiments.
Une décapotable verte quitte le village.
18 h 32: X*** repart sur son vélo, la casquette en arrière.
Un «4x4 » se gare à côté de nous ; toute la famille descend : papa, maman, et deux enfants dont un bébé agrémenté d'une « tototte » et d'une casquette noire.
18 h 33: Revoici le monsieur au béret qui revient avec son chien toujours aussi bas...
Une petite fille à chapeau de paille sort du café avec des bottes en caoutchouc rouges, sa maman (mais est-ce sa maman ?) la suit de peu avec son petit frère criant à la main.
Une voiture rouge se gare, l'homme entre dans le café.
18 h 37: Une 2 CV verte « chance » quitte la place, tandis qu'une mercedes rouge la traverse.
L'homme à la voiture rouge entré il y a 30 secondes dans le café en ressort, un paquet de cigarettes à la main.
La mercedes rouge qui vient de traverser la place revient se garer à la place de l'acheteur de cigarettes.
18 h 4O: Tout est calme, les bruits des moteurs se sont évanouis, on entend une tourterelle accompagnée d'autres congénères ainsi qu' un portail qui se ferme.
(Le temps d'écrire cette dernière phrase et deux voitures ont traversé le village.)
Cris d'enfants, quelques voix dans une cour fermée, quelques oiseaux .... ces bruits de la vie nous font un prélude au concert de printemps.
La bouchère attend sur le pas de sa porte.
La mercedes rouge repart
Une voiture bleue entre sur la place, une femme en descend, le porte-monnaie à la main, son homme l'attend.
Et revoici la mercedes rouge qui reprend sa place laissée libre.
18 h 5O: Une voiture grise se gare, un homme jeune en descend.
Deux enfants jouent au ballon, l'un a retiré son maquillage ainsi que sa casquette mais il reste des traces, le soleil décline.
Voici deux autres vélos, un ballon et cinq garçons autour de nous avec leurs règlements de comptes qui essaient de nie prendre à témoin.
L'homme à la voiture grise repart, un paquet de cigarettes entre les dents.
18 h 55: Une maman se promène avec ses deux garçons et une femme plus âgée, ils remontent la rue du 3 juillet 1944: Un groupe de garçons avec bob ou tête nue vont sur le terrain de sport.
18 h 59: La dame au porte-monnaie ressort des commerces un paquet à la main, elle monte dans la voiture, l'homme démarre.
Une copine à vélo passe discuter cinq minutes,
La mercedes rouge repart, une femme en descend, pose des paquets sur le banc dont un sac vert pomme. Elle se tient debout, regarde autour d'elle, son écharpe traîne à terre.
19 h 02: Une femme repart à vélo des commerces.
Une voiture s'arrête au milieu de la place, il y a du tulle accroché à l'antenne et sur les essuie-glace.
La femme, devant son banc, nous fait face maintenant.
Les occupants de la voiture au tulle descendent, la dame, élégante dans sa robe rouge, téléphone en marchant (sans doute pour nous montrer qu'il est bien mobile ... ), lui reboutonne sa veste jaune.
Et revoilà les « 37 & 41 & voiture rouge » qui se replacent, leurs occupants descendent, les coiffures des femmes sont sophistiquées : chignons énormes en forme de choucroute. Ils regardent un document dans une chemise jaune sur le coffre de la «37 ».
19 h O7: Deux enfants courent devant les Halles Gauloises, l'épicier blague avec les passants.
La 2 CV verte « chance » repasse, recule, s'arrête un instant pour discuter avec un homme, une jardinière de fleurs et une raquette de tennis à la main.
L'élégante à la robe rouge fume de manière délicate et je la perds de vue.
19 h 1O: Épicier joue avec deux enfants : rires, éclats, éclats de rire.
L' homme au béret a re-troqué son chien basset contre son vélo.
Le moteur de la 2 CV tourne toujours.
19 h 12: La 2 CV fait crisser ses pneus sur les graviers.
L'élégante et son homme à la veste jaune repartent, suivis d'une voiture équipée de quatre personnes décorée du même tulle.
Un papy, du groupe « 37 & 41 & rouge », élégant avec ses cheveux gris, sa chemise grise, les mains dans les poches de son pantalon gris donne un coup de pied (en baskets grises dans un papier sans le ramasser. Il s'est isolé du groupe, il s'en rapproche et s'en détache à nouveau.
19 h 15: L'homme à la jardinière la met dans le coffre d'une voiture rouge.
L'enfant en rouge reprend sa caisse.
Quelques rires fusent du groupe « 37 & ... », la discussion est calme, je ne vois plus le papy gris.
19 h l7 : Une voiture grise dépose une jeune femme au pantalon foncé avec des broderies dans le bas au café, le moteur reste en marche.
19 h 19 : Le groupe « 37 & 41 & » s'éclate un peu, une femme «choucroute » referme sa pochette jaune en faisant claquer les élastiques.
Explications avec beaucoup de gestes autour de la « 37 » vers quoi les regards convergent. Quelqu'un a déposé une boîte bleue avec des décorations dorées qu'une « choucroute » prend dans ses bras, bisons entre deux « choucroutes ».
Voici Antoine dont son papa demandait des nouvelles il y a 30 secondes, il l'a retrouvé.
19 h 22 : Nouvelle voiture grise, papa « cool », en jeans, maman cheveux longs, lunettes de soleil dans les cheveux, garçon armé d'un pistolet, et la petite fille « couettes ».
Revoici l'équipe de garçons « bob et tête nue »... ça y est, un grand a déjà piqué le pistolet du petit...
19 h 26: Le groupe « 37 » « 41 » rouge remonte dans les voitures, ils repartent.
NB: Le papy gris a une voiture grise.
Un couple descend de voiture avec un bébé jaune. L'un a un paquet à la main, ils rejoignent un autre couple avec un bébé en cosy jaune, un lit pliant, quelques sacs, ils descendent la rue du 3 juillet à pied.
19 h 29: Étienne a retrouvé son pistolet, 2 voitures quittent la place.
Une break verte arrive,
La voiture avec la remorque redescend la rue du 03 juillet chargée d'une échelle.
La dame debout devant le banc a disparu.
Une pétrolette descend bruyamment et lentement la rue du 3 juillet, la re-voilà.
19 h 35: l'épicerie est fermée, l'épicier s'est volatilisé. Et toujours ces voitures qui passent.
Un moment calme, juste un petit bruit de voiture au loin...
Un tracteur, armé de son épandeur à chimie passe ...
Voici Thomas armé d'un bob et d'un pistolet.
Revoici l'enfant rouge, l'enfant pistolet courant derrière un garçon à vélo.
19 h 37 : Un homme ressort du café, une dame traverse la place, à pied, un bouquet de fleurs dans une main et la laisse de son basset dans l'autre.
19 h 38: Le café ferme sa porte.
Arrivée d'une famille, une petite fille rouge avec un chouchou dans les cheveux, elle a un livre illustré à la main, ils rencontrent un couple plus âgé, coordonné: elle en costume bordeaux, lui avec une veste du même coloris et une chemise jaune, ils vont, finalement à la salle des fêtes tranquillement, ils doivent être en avance.
Une voiture « techno » se place.
19 h 45 : Une dame sort de chez elle, avec une cigarette et le basset du monsieur au béret, elle traverse tranquillement la place.
19 h 50: Un moustachu sort du café « Le Gaulois »
Et encore
19 h 51 : Un groupe attend à la porte de la salle des fêtes.
Le groupe de garçons s'organise pour une partie de « voleurs et gendarmes ».
19 h 53 : Le groupe entre dans la salle des fêtes.
2 jeunes hommes traversent la place.
Le jeu « gendarmes et voleurs » débute.
OU SONT LES FILLES ? 7 garçons et une toute petite fille pounette, à couettes.
Tiens, le cheval à bascule bouge, je n'ai pas vu qui en est à l'origine
2O h 00 : Un conseiller municipal traverse la place. La relève arrive.
18 h 05
L' «Espace» arrivé 15 minutes avant est devenu terrain de jeux pour les enfants.
Arrivée de promeneurs.
Des enfants descendent du terrain de foot. Des voitures circulent. Le soleil brille. Quelques tins sont « couvre-cheffés». 1
Notre table est entourée des amicaux qui viennent nous saluer, Temps de partage autour du thé apporté par Laurence.
18 h 13. Les enfants repartent vers le terrain de foot. La salle des fêtes est en cours d'installation. Une fête se prépare.
Dans le ciel lumineux, les avions dessinent leurs lignes infinies. Un U.L.M. passe au dessus de nous. Seules nos oreilles captent sa présence. On entend aussi des voix d'enfants. L' «espace » nous les cache.
Deux jeunes arrivent sur la place à vélo.
Des petits pitchounes arrivent de l'épicerie. Les glaces sont alléchantes.
18 h 2O. L' «espace» repart. Marie, Brigitte, Olivier et les plus jeunes enfants partent. Ceci nous permet de visualiser les enfants que nous entendions auparavant.
Des voitures circulent toujours de temps à autre. La moto de l'épicier est à sa place près de la poste.
Les oiseaux nous accompagnent dans notre observation. lis pépient de bon cœurs. L' air se glisse entre les branches des marronniers et berce nos oreilles.
Fermez les yeux une cloche qui sonne la demie heure, une voiture qui ronronne, des adultes qui discutent, des enfants dans l'abri derrière nous qui discutent, deux portières qui claquent, trois voitures qui repartent. Bruit des gravillons, moteurs qui s'éloignent, un pas d'enfant, une banane pleine de billes qui s'entrechoquent, les oiseaux, la béquille d'un vélo que l'on relève et qui claque.
Bruit de vie incessante qui se déroule telle une trame avec différents rythmes, différentes musiques.
La porte du café claque, des clients viennent d'y entrer .
Une tourterelle chante. Une autre lui répond.
La porte du café reclaque sans déclencher entrée ou sortie.
Les voitures circulent toujours. Un petit enfant hurle sa colère auprès de la «maman, maman, maman. » Sa sœur qui suit parle sans que l'on ne comprenne. Une 2 CV verte décapotée, une Mercedes lie-de-vin, une Ford cerise; celles-ci sont en mouvernent. Elles côtoient la dizaine de voitures stationnées ici pour quelques heures, quelques minutes. La tourterelle continue de chanter. Elle est toujours accompagnée.
18 h 43. 5 secondes de répit sans bruit mécanique.
Ah ! Bruit inhabituel, alarme de voiture qui émet deux petits sons et puis s'en vont...
Une portière claque. Des voix d'adultes que l'on ne voit pas. La Mercedes lie-de vin repart. Une passante nous salue. Elle va à l'épicerie. La Mercedes lie-de-vin revient 2 minutes plus tard. Son moteur ronronne.
Une Renault 25 se gare. Son propriétaire marque un temps d'hésitation pour fermer sa voiture à clef. Il va au café.
La passante qui nous a salués repasse. Elle a acheté du zip pour allumer le feu.
18 h 50. Les enfants disparus depuis 20 minutes reviennent. Deux en vélos, trois à pieds. Bruit du ballon qui tape le sol, voix d'enfants.
19 h. La Mercedes lie-de-vîn repart. Un U.L.M. survole la place.
19 h l0. Les voitures du mariage commencent à arriver sur la place. La 2 CV verte est revenue. Deux jeunes discutent à coté, moteur tournant. L'un des deux porte une jardinière plantée et une raquette de tennis.
On aperçoit au loin les têtes des enfants qui jouent au foot sur le terrain.
19 h 12 la 2 CV verte repart. Des enfants jouent devant l'épicerie. lis marchent en équilibre sur le muret.
Un oiseaux pépient moins. Seules les tourterelles se font entendre par alternance.
Un groupe de personnes discutent près des voitures. On entend la sonnerie de l'épicerie.
Les enfants devant l'épicerie font glisser un carton sur le muret. Voiture de l'espace qui prend son envol avec élan.
Un groupe de personnes sort des commerces. Une dame âgée avec un panier. Une femme qui transporte un enfant dans une poussette, accompagnée d'un second enfant.
19 h 20. Olivier cherche son fils. Il va près du terrain de foot et le hèle. Olivier court et joue à cache-cache derrière le seul et unique panneau publicitaire de Landes-le-Gaulois.
Arrivée de la famille J..
Ah ! Olivier a retrouvé son fils.
Ils viennent tous nous voir.
19 h 23. Les foetus reviennent. La moto de l'épicier n'est plus là. Nous n'avons rien vu. Trop de mouvement...
Les voitures n'arrêtent pas leur mouvement.
Un enfant arrive armé d'un pistolet.
Un jeune en scooter s'agite...
Des enfants débutent une partie de cache-cache. «Venez me chercher » Tous les enfants nous quittent.
Fermez les yeux: le rire d'Anouck venue nous saluer avec sa famille, le tintement d'une peluche lancée en l'air. Un tracteur qui passe (le bruit s'étend longuement ... ), des pas d'enfants participant au cache-cache qui courent, le tintement de la peluche qui se déplace dans les bras de sa béate propriétaire, un bruit de moteur, les voix des enfants qui jouent derrière l'église, à nouveau deux pas qui courent, un vélo sur les gravillons «vite! attrape-le. ». Des bruits de verre qui tintent (rangement des verres pour notre bon plaisir ... )
Les enfants reviennent. Dérapage à vélo sur les gravillons, rires, «Au secours », «Vite, je suis avec Étienne. » Le «attention » vigilant d'une maman à l'arrivée d'une voiture.
19 h 40. Bruit d'un moteur d'avion que l'on ne voit pas. Les oiseaux chantent toujours.
On continue d'entendre les enfants derrière l'église. Bruit de talons d'une femme qui marche sur la place.
La lumière diminue progressivement. Nous sommes à présent à l'ombre.
Il y a toujours des mouvements de voitures, une R 5 « musicale » grise se gare.
Un groupe de personnes se dirigent vers la salle des fêtes.
Une dame se promène sur la place avec un teckel.
Tiens! Revoilà les enfants.
Thomas met un couvre-chef « Allez, on part au Far-Est ! » Bruit des freins de vélo qui grincent.
De la nourriture arrive avec Antoine.
«Ouais, on joue aux policiers et aux voleurs, c'est trop cool»
«Je prends mon vélo» «Non. C'est de la triche.» Les enfants font les équipes.
«Deux petits un grand, faut que ce soit équilibré.»
«On compte jusqu'à cinquante on arrivé.»
Une mobylette passe. Ca fait bien cinq minutes qu'aucun bruit de moteur ne s'est fait entendre mais.. c'est reparti.
Une voiture, deux, trois,... (dont une ambulance)
20 h. Les cloches sonnent. J'ai loupé deux sonneries ... ) Trop occupée.
Un enfant est monté sur un rocher au pied de l'arbre central de la place. Un bruit sourd accompagne le mouvement de balancier qu'il donne à son corps.
20 h I0. Une tourterelle continue de chanter. Un U.L.M. passe. Je l'aperçois au loin. Une femme passe en vélo rouge. Quelques adultes partent avec leurs enfants, les bruits humains diminuent. La bouchère se promène avec son chien et vient voir Quentin.
L'U.L.M. revient aux environs de la place. Nous ne le voyons pas. Avec les bruits de moteur qui s'atténuent, nous entendons le tic-tac de l'horloge posée sur la table.
20 h 13. Les joueurs de La Fraternelle commencent à arriver. Olivier arrive, avec les bougies en vue de la nuit.
8 h. L'éclairage public fonctionne encore, on entend les oiseaux qui chantent et un crôa ! crôa ! dans le tas. Un homme à moustache roule dans une voiture blanche. Vroom ! Vroom ! Mon café arrive bien chaud.
Des vrombissements dans l'air, le sol tremble. Trois gros chevaux de fer avec des templiers modernes et leurs heaumes vissés sur la tête font le tour de la place.
Une fenêtre est en espagnolette, on ne voit que du noir.
«Bonjour» à un équipier de l'équipe de France en herbe. Le rideau de fer de l'épicerie s'est ouvert. Ca grince.
Geneviève passe, rentre dans l'épicerie et en ressort cinq secondes après. Pas de pain ? Pas de viande?
«Lolotte ne saute pas de lignes»
Deux baguettes pour l'équipe de France.
Plein d'hirondelles nous attaquent avec des piquets et des rase-mottes au dessus de nos têtes.
«Merde ! J'aurai dû prendre une casquette comme Alain. On ne sait jamais...»
Les mains sur les hanches, l'épicier et la bouchère prennent le frais tout en discutant. Il y a deux sortes de marronniers sur la place, un avec des fleurs rouges et l'autre des fleurs blanches.
L'épicier est ressorti. Il a les bras croisés. L' affiche du front se décolle, le vent la rabat, un coup je te vois, un coup NON.
Y'en a des tuiles et du bois sur la place. Plus des tuiles.
«Les blés durs cette année, impeccable, ça va. 67 francs le kilo.
Des dames s'activent pour aller chercher à manger. Un car sort de son garage, les gens rentrent une batterie, caisse claire, cymbales, pupitres défilent sous le bras.
Des marcheurs; deux. Discutent. Maintenant, y a du monde autour de nous avec des accents très forts. Surtout le monsieur avec sa casquette verte et jaune, des gars avec des bleus de travail.
Le soleil a tourné.
21 h
La cloche. Voilà quelque temps qu'ils arrivaient, en petits groupes, par couples, solitaires. Ils se sont massés au perron de l'église. Ils entrent à l'appel de la cloche. Tous sont beaux d'habits, hommes, femmes, enfants. La Fraternelle entame le concert. Je quitte mon poste et je vais jeter un coup d'oeil à l'intérieur. Me voilà inquiet pour les musiciens, ils sont chapeautés par des entrelacs d'échafaudages qui vibrent en accord avec les basses. La charpente, assujettie par des serre-joints se met à l'unisson. Résonance. Dehors, sur les marches du perron, un groupe de fumeurs grossit déjà.
22 h
On allume nos petites bougies. Le parking est maintenant plein, il déborde même. C'est la pause, au milieu du concert et nous avons de plus en plus de visites. Un petit cercle où ça papote, le caquetoire n'est pas loin, juste derrière nous. Les urinoirs aussi. On vient s'intéresser, plaisanter surtout. Beaucoup d'animation ce soir. Un taxi erre alentours, grimpe la rampe de la salle des fêtes, manoeuvre et la redescend. Il paraît qu'il y a un anniversaire, là-haut, où Pomment pomment les basses. On attend toujours le début du karaoké. Trois animations ce soir, c'est exceptionnel. Le chauffeur de taxi vient nous saluer. A notre demande il nous explique le code de couleur de son enseigne. quand c'est bleu c'est que tout va bien. Le concert reprend, une cascade, d'applaudissements s'échappe du toit ouvert au vent frais de la nuit. Un groupe d'enfants, shorts et tee-shorts entame une partie de football sur le parvis des halles. C'est le groupe musical d'Autunville qui joue maintenant, c'est sans doute un village de Beauce. Il y a beaucoup de Quelque Choseville en Beauce, des village tous traversés par une rue en « S » -pour couper le vent -dit-on. Une très belle jeune femme, un jeune enfant dans les bras, arpente la place depuis un moment. Que fait-elle, qu'attend-elle ? Elle semble bien malheureuse. Derrière nous, dans l'abri de bus, la présence de trois filles commence à attirer des garçons. En voici un beau qui arrive, bien peigné, bien sapé, en long manteau de poils naturels. Petit foulard sur un col ouvert. En jetant un oeil dans le noir de l'abri, j'ai reconnu une des adolescente qui se battait avec son portable ce midi- Je raccompagne ma famille un bout de chemin et quand je retourne, un homme est en grande conversation avec mon compagnon de quart. Les vitraux. Choix de l'artiste, compromis, dernier mot, Chouzy, maître d'œuvre, verrier, artiste, accord. On ne cherchera pas à copier le XIXème. On fera quelque chose de contemporain à notre époque. Laisser une trace. Ce bâtiment vit. L'homme qui parle évoque un ancêtre, premier maire de la commune au sortir de la Révolution.
23h
Les lumières communales s'éteignent et le noir fait crier les enfants qui jouaient sur la terrasse des commerces. Les clarinettes essaient de pleurer derrière les trous de lumière des vitraux. L'homme qui discute avec nous peine à partir, il est bien là. Derrière nous le chuchotement des adolescents. Lampadaires éteints, seules les trois fêtes attirent maintenant le regard.
Le calme s'installe. Deux jeunes filles approchent, Elles veulent ... on ne sait pas trop quoi. Elles parlent de karaoké mais veulent aller sur le terrain. Où ? Deux garçons dans une voiture. Ils proposent à un croupe de filles « d'assurer ». Elles ne veulent pas. Ils proposent de montrer leur permis. « Y'a rien à fumer ni à boire ! » Ils veulent montrer leur permis. M. le maire « a noté ». Que veulent-ils ? Le café s'anime. J'y entre mais ne vois personne que je connais. Un groupe de jeunes attend. Un homme s'en va. Mireille revient sur la place. Où vas-tu ? Je vais boire le pot. La musique du karaoké se fait plus forte. Monsieur P. vient s'asseoir pour écrire. Les lampadaires sont allumés. Y' a une tuile qui va descendre.
C'est rare que je me trouve sur la place de mon village à 11 heures et demie du soir. Pour une fois j'y suis et comme toujours j'ai le nez en l'air pour regarder les étoiles. Ah ! elles ne sont guère visibles avec les quelques néons qui illuminent le quartier et les lampes qui mettent notre église en valeur. Tiens, voilà Acturus, presque à la verticale de chez nous, dans le prolongement du grand chariot, de son timon. Ah ! c'est quoi cet astre supplémentaire non loin d'Acturus ? Une étoile filante ? Un satellite artificiel ? Non, c'est un avion. C'est probablement le président Chirac qui file vers le nord, vers Paris et qui revient de la Réunion où il était en déplacement ces jours-ci. Et je dis à un ami qui se trouve là: « voilà le président qui rentre à paris ».
A Landes-le-Gaulois je vois un avion dans le ciel, j'entends Matmathah, je vois neuf arbres. Deux mecs ne veulent pas puis, ils laissent leurs préjugés, leur peur de côté et viennent écrire. « Et ça vous sert à quoi votre « truc » ? Question principale.
0 h dimanche.
Deux enfants courent près de l'alimentation.
Deux motos descendent en direction du bas-bourg.
Encore une voiture ...
En « haut », à la salle des fêtes, c'est le début d'une fin de soirée. Léa commente « Y a du people... ». C'est vrai ! de la fête au village.
Une voiture blanche se dégage du parking.
Visite d'une petite bande à notre atelier, ça discute.
Lampadaires du village, lumière de la salle des fêtes.
Deux petites filles tournent en rond dans leur jupe.
Une 2 CV verte circule sur le parking,
Un tout jeune homme traverse la place, un homme à cravate cherche sa voiture, se
dirige au Gaulois.
0 h 15 : une grosse voiture quitte le parking. Un homme tout souriant nous apporte une bouteille à boire. Il repart.
Un couple nous livre un plateau chargé de chaud et de sucreries.
Un couple rejoint sa voiture.
Une voiture démarre, puis deux, puis trois.
Un enfant saute le parterre de fleurs.
Une mère et sa fille s'en vont tout en tendresse.
Les neufs arbres de la place sont grands dans ce ciel bleu de nuit. Un tout jeune arbre est isolé proche de la poste.
Le monsieur du cadeau bouteille vient lire nos livres. Un moustique pique une curieuse.
Du grillage protège le chantier de l'église.
0 h 40: un enfant traverse la place, démarche lourde.
Une discussion s'engage à droite sur les droits d'auteur, présentation des deux livres de l'atelier d'écriture.
Plein phare, arrêt sur lumière.
« Une horrible tache (Y huile à un mètre de notre table », indique un passant.
Deux pré-ados cherchent un copain.
Une fille traverse la place et vient s'adresser au groupe de jeunes.
A droite une pancarte « port du casque obligatoire » ; accroché à l'échafaudage, une autre pancarte, avec un plan de l'église.
Les deux bancs de la place sont vides.
Une jeune fille au grand corps monte dans une voiture. Attente sur le parking de la place puis feux de recul. La voiture se déplace sur le parking de la salle des fêtes.
Un homme sort du Gaulois, il s'aère; respiration.
La voiture redescend du parking de la salle des fêtes. La jeune fille en descend, va au bar du Gaulois.
Attente.
Elle revient. Départ ?
Non, encore de l'attente, le moteur est toujours allumé, il est une heure dix.
Elle repart puis revient. Moteur allumé.
Une voiture passe.
Un homme vient nous saluer, il trouve ça bien notre idée.
Elle repart encore ! Moteur allumé, pollution !
Arrivée d'un couple déjeunes en voit-are. Ils vont au bar.
La jeune fille revient, attente dans la voiture. Une heure quinze, départ final !
Un homme raconte son histoire, ancien de Landes : les bals des environs.
Un mystérieux lunettes noires se dirige vers sa voiture. Il poile mi grand sac, un lit d'enfant. Sa femme est autant chargée. Un autre couple passe avec un bébé dans les bras du papa.
Un jeune utilise son portable, formules de politesse.
1 h 45: une étoile filante.
0 h 05
Quatre jeunes sont venus parler avec nous. Un homme est venu nous donner une bouteille de Montlouis. Monsieur L. est venu nous apporter du café et des gâteaux. Un garçon est venu nous faire la bise pour nous dire au revoir. Olivier parle du livre « je me souviens » avec un homme. L'église se fait construire. Un jeune homme marche pour aller au bar à pleines jambes. Une Renault 11 a pris le trottoir. La roue arrière droite. Un homme nous lit toutes les plaques d'immatriculation de toutes les voitures de la place. Marie Pascale monte sur un pilier de l'abri bus pour écrire. Mi* ne veut pas nous apporter les croissants demain matin. Une jeune fille vient de rentrer chez elle avec sa mère en voiture. Us chaises sur lesquelles nous sommes assises ont des trous. Exceptionnellement les lumières sont allumées après Il heures, Un monsieur complètement bourré est venu nous voir. Il porte un maillot de Johnny et une bière à la main. Au bar il n'y a presque plus d'ambiance. Deux personnes viennent voir ce que l'on fait. Une étoile filante vient de passer, il est 1 h 43.
Je me souviens des premiers émois, de Stéphanie, embrassée dans la rosée.
2h
Je me mets à écrire: Landes est animé, il y a plein de jeunes, c'est toute une vie, une organisation. Entre le bar, les voitures, le people. Tout plein de choses. Toute une solidarité. Y'a une voiture qui stationne depuis tout à l'heure. Le bar est « fermé ».
Moi, si j'avais été le patron du bar je l'aurais appelé le « Café de la Plage » ou le « Café de la Gare ». Pour la première proposition, tout aurait été facile, il suffisait de transformer le « C » en « G ». Je m'explique:
Ancienne enseigne CAFÉ DE LA PLACE
Nouvelle enseigne CAFÉ DE LA PLAGE
Maintenant c'est le « Gaulois », ça va être dur de la travestir en « Gare ».
On m'oblige à écrire quelque chose. Il y a un soûlard qui parle dans le vent. Je l'ai entendu « larguer une caisse». Quelqu'un se moque de lui. On entend une chanson de football dans la salle des fêtes. Une voiture en sort, le chauffeur a une bière à la main. Je vois une bande. Quelqu'un a un tee short de Johnny. Je vois un éléphant rose et une mouche à tête de sanglier. Je vois un chien qui bande et j'ai vraiment envie de rentrer chez moi car je suis très fatigué.
Y'a un galérien a côté de moi qui n'arrête pas de rigoler.
Y'a aussi un mec complètement bourré qui raconte sa vie.
A la salle des fêtes il y a de la vieille musique.
Pour une fois il y a plus de trois voitures sur la place.
Je me mets à écrire parce que je sens qu'il y en a qui vont criser. Y'a Maïté et Olivier, Odile et Jean Pierre, Marcel. Ce soir, où plutôt cette nuit, il y a du people à Landes-le-Gaulois. Au bar il y a 37 jeunes et 1 karaoké, une teuf à la salle des fêtes et un concert à l'église. Bref, aut arrêter de dire que Landes c'est mort !
Deux heures trente, un soûlaud est arrivé et a commencé à parler. On n'arrive pas à se concentrer. Le calme est revenu sur la place de Landes après que deux voitures soient arrivées. Des jeunes parlent, on ne perçoit que des chuchotements. Parlons maintenant de l'église qui est en train d'être rénovée. La fraîcheur de la nuit se fait sentir. C'est avec étonnement que je remarque que les lumières du village nous éclairent faiblement. Un petit air frais s'obstine sur notre table de travail, ce qui fait vibrer, voire s'éteindre les maigres flammes qui nous permettent d'écrire ces quelques lignes. Une voiture à l'arrêt vient d'attirer mon attention.
Il est 2 h 3O, un, homme arrive. C'est le gars qui nous a « saoulé » toute la soirée.
C'est la figure de Landes. Il aime beaucoup les ptites jeunes donc on essaie de lui trouver une
femme de son âge. Ca va être dur ... On a passé une bonne soirée au karakoé
de Landes, on a bien chanté mais l'ambiance était moyenne. Tout est calme, y'a pas de bruit. Y'a
juste deux personnes qui viennent de passer. Un homme raconte sa vie, c'est intéressant.
Une nuit, vers 2 h30 un homme surgit derrière une fille. Il cherchait une femme. Soudain, quelqu'un sortit du café où la soirée « karaoké » était finie. Il monta dans sa voiture et partit se coucher je pense. Pendant ce temps je parlai de l'examen que j'allai passer dans trois semaines. Une fille racontait qu'à la soirée « couscous » un gars l'avait emmené chez lui pour faire croire à un homme qu'elle n'était pas célibataire. A mes yeux, cet homme est la mascotte de Landes. Devant moi, un garçon gentil et à lunettes aimait bien ma copine. Je le devinais à son regard. Quant à la fille -c'est à dire ma copine -je ne sais pas ce qu'elle pensait. Elle me le dira bien car elle a confiance en moi donc elle se confie. Soudain, un camion et une voiture passèrent et tout le monde se demanda d'où ils venaient. L'homme parlait de ce qu'il savait faire niveau cuisine et ses plats n'étaient pas extraordinaires, c'est à dire pâtes et steaks. Enfin, c'est comme ça. L'homme racontait sa vie et disait qu'il s'était fait frapper par un groupe de mecs. Je ne sais pas pourquoi il dit ça mais je pense qu'il a vraiment trop bu.
5 h
Le portail vert du bar s'ouvre pour laisser sortir une poignée d'hommes qui se dirigent vers nous en ligne droite sinueuse. On apprend que l'un d'entre eux attend une rentrée d'argent. On dit de lui qu'il est compagnon du devoir et que ça se voit à l'anneau qu'il porte à l'oreille. On dit d'un autre qu'il est ancien matin et que ça se voit à sa tête de CRS. L'un d'entre eux nous explique qu'il est motard et que ce n'est pas incompatible avec le fait d'être propriétaire d'une ferme. Il dit aussi que la moto c'est comme le dessin, une façon d'exprimer, de créer. Il dit que lui fait de la caricature avec ses motos. Des voitures arrivent, se regroupent puis repartent. C'est tout chaud ce monde, le karaoké a dû être fort. A entendre pisser derrière nous je m'inquiète pour la guitare que j'ai apportée. On me répond qu'on a beau avoir tous les défauts, on ne pisse pas sur la guitare des autres. Le dessinateur motard refuse de partir avec ses nouveaux copains, il a peur en voiture. Convoi d'autos, la noce continue de se vider. Les oiseaux sont réveillés, ils se brossent les dents maintenant. Encore des autos à la queue leu leu. Et l'homme veut maintenant nous présenter son chien, nous offrir des pâtes et une omelette. Il insiste, il veut absolument qu'on dessine son animal, qu'on le caricature. Il nous dit que son chien est facile à dessiner: « tu fais un rond, tu ajoutes une sale tronche et ça y est! ». L'homme finit par s'en aller alors que les coqs commencent à chanter. Il dit qu'il va revenir avec son chien. Pascal arrive sur sa moto, il vient effectuer son quart. Retour des joyeux lurons tandis que la noce continue de se vider. L'homme en noir, celui qui s'inquiète toujours de ce qu'on écrit a perdu son téléphone portable. Les téléphones on ne sait jamais où les mettre. En plus, on va vers l'été, on aura de moins en moins de poches. Moi, le mien, je l'ai choisi en forme de suppositoire, c'est plus facile à ranger. En plus il fait vibreur, appelez-moi les gars ! Il a donc perdu son téléphone. Après quelques explorations, il retrouve son numéro et on appelle. Ca sonne en direction de la cabine publique. Deux sonneries, en stéréo. L'une est celle de la cabine -c'est Vincent qui vient aux nouvelles, qui participe à sa manière -et l'autre provient du caniveau -c'est le portable ! L'homme est heureux, soulagé. Retour de l'homme au chat, avec son chat. Il nous avait prévenu et c'est vrai qu'il est informe. Son maître a changé de registre, il est devenu agressif et nous sommes de sales connards parce qu'on a pas très envie de dessiner son chien, La noce est vide maintenant, voilà bien longtemps qu'aucune voiture n'est passée. L'homme est de plus en plus violent dans ses propos; il ne supporte plus du tout qu'on refuse de dessiner son chat et qu'on continue d'écrire! Le jour est levé mais les lampadaires continuent d'éclairer la place vide maintenant. Impossibilité d'écrire, on nous en empêche. Voire, écrire serait-il insupportable à ce point ? Agressivité. Six heures trente, le silence des oiseaux, enfin L'homme et son chat sont repartis. Malgré les rayons du soleil qui commencent à lécher la boucherie les lampadaires continuent de diffuser de pauvres éclats de fête foraine. Les hirondelles ont commencé leur ronde casse-croûte, elles sont haut dans le ciel, il fera beau. Pour l'instant je tremble comme les feuilles du marronnier d'en face. J'aime les levers de soleil. Un bord de rivière, quelques bulles crevant à la surface de l'eau suffisent amplement à contenter mon besoin d'échange. C'est sur la grille de fer du porche des commerces que donnent les premiers rayons. Un chat gris traverse la place et se fout des grappes d'oiseaux qui lutinent en vol. Tiens, il n'y a plus d'étoiles, les hirondelles ont déjà tout mangé. 7 heures 15, on déplace nos tréteaux dans la tache de lumière, là bas, au sud de la place, le soleil en plein les yeux. Maintenant ça pétille mais je frissonne encore, de longs et lourd frissons. Ouverture des premiers volets, an numéro 7, les blancs. Une audi A4, immatriculée 95 entre sur la place, fait son tour et ressort. Comportements mystérieux de ces machines qui ne font qu'entrer et sortir depuis maintenant vingt heures. Aspiration, aimantation puis rejet. Qu'ont à voir les morts enterrés sous nos pieds ? Pour les volets, la bouchère fait deuxième. Elle les ouvre tandis que retentit la demie de sept heures. La grande aiguille de mon vieux cadeau « La Redoute » est sur le « VI », bravo au quartz 1 Sept heures quarante, départ de Brigitte pour Dreux. Profession de foi, de soi, de loi. J'ai apporté la guitare blanche pour Florent, super son sans volts. Sept heures quarante cinq, premier cycliste. Non, ce n'est pas un intégriste du VTT, ni de la randonnée, ni de la course à boyaux. Il n'est pas bigarré Décathlon. C'est une habitante du village. Bonjour. Tout à l'heure j'ai essayé la pierre branlante de X***, elle marche drôlement bien. Vous vous dressez dessus, les jambes écartées et vous reportez votre poids sur un pied... puis sur l'autre, ça bascule et c'est le bonheur, un petit bonheur à pas cher. J'y suis retourné un peu plus tard et sur un pied c'est encore mieux. Le pied côté tronc surtout. Sur le pied gauche, face an sombre abri bus je suis plus à l'aise que sur le droit, face aux halles lumineuses. Ce n'est pas vous qui dirigez la danse, ni la pierre d'ailleurs. C'est plus subtil, un équilibre adorable. La villageoise au vélo passe maintenant dans l'autre sens tandis que j'entend le cliquetis des persiennes d u n°3. Un break blanc entre sur la place, en fait le tour puis ressort. C'est comme d'habitude. Équilibre entre une masse minérale et un bout de chair. Limitation dans le temps, invitation à la transformation, fossilisation de la chair et putréfaction du calcaire, échanges organiques autour d'un point gravitationnel commun. Arrivée de Florent salué par huit coups de cloche, C'est plus serein avec le soleil, on se sent plus à l'aise pour gérer d'éventuels dérapages. Le chat est parti coucher son maître. Paix. Une villageoise traverse la place, petit sac de croûtons rassis au bout du bras. Un basset me dit Florent. Ca doit être un tout petit basset car je ne l'ai pas vu. Huit heures trente, arrivée d'Alain tandis que passent les premiers cyclistes colorés. Un petit garçon déguisé en footballeur de la France traverse la place et se dirige vers l'épicerie. Il en ressortira avec deux baguettes sous le bras. Plus tard c'est un premier concurrent de rallye qui vient demander un coup de main. Il s'agit de retrouver des noms de chanteur. Nous sommes en forme, les neurones travaillent à toute allure. Chaussé comme un cheval ? Ferré, Léo Ferré. Picotin pour les bêtes ? Lavoine, Marc Lavoine. Belle rencontre de rugby ? France Gall. Sorti en 36 ? Le FAMASS, Jeanne Mass. John Wayne y fut battu ? Alamo, Franck Alamo. C'est un nul, un raté ? Brèle, Jacques Brel. Il faut que le vin y soit ? Tiré, à la cave, bu, au frais, Hugues Auffray. Et moi qui pensait du mal des cyclistes. Passage d'une batterie en ordre dispersé. Dix heures quarante, un homme vient s'excuser pour le cas où il aurait été désagréable dans la nuit. Perdu, sa rencontre fut plutôt sympathique. Onze heures, le centre du bourg rassemble des cyclistes randonneurs de toutes espèces. J'en remarque un des plus coquets, il porte un rouleau de papier hygiénique rose en bandoulière. J'apprend que c'est une mise en scène, ils ont choisi un thème : les grands voyages. Ils viennent de Saint Sulpice, et y retournent. Le vent s'est levé, il est onze heures passées, tout est normal, il y a encore des saisons. L'ombre du grand blanc se rapproche de mon éclat d'ardoise. Piétiné, écrasé, il semble toujours en place. Pierre et Olivier sont en discussion amusante, ils ont sorti les genoux. C'est mieux qu'un baromètre, ça fait moins de mercure ou de ressort, c'est organique, peut-être biologique. Beau temps. Onze heures trente, il me faut penser à emporter des pommes de terre, de la bière avec et sans alcool. Pique Nique route de Lancôme.
5 h 20
Me revoilà, me revoilou, nuit d'enfer! Rêver se coucher de bonne heure pour se lever tôt et assister cool au lever du jour. Nuit à accoucher d'une montagne, nuit de spasmes.
Matin frais, sans bruine. Un lapin, deux lapins ... sur la route ... ont croisé mon chemin.
Mes deux compères landais sont à pied d'œuvre, aux prises avec deux attardés nocturnes du karaoké.
5 h 30. Les noctambules se décident à rentrer.
5 h 35. Un revient dans sa voiture blanche, il a perdu son portable. Essais de sonneries pour déceler l'engin. Autre sonnerie! c'est quoi ça, lointaine, insistante. Philippe, qui cherchait aussi le portable, décroche à la cabine, c'était Vincent qui s'époumonait !...
6 h 02. Voilà que je me fais traiter d'intello maintenant. C'est bien la première fois ... et ce, par le second noctambule revenu avec son chien pour qu'on en fasse un croquis !... Il se gare an ras de la table, laisse l'autoradio. « Non s'il vous plaît!... ». C'est incroyable comme l'alcool rend imperméable à tout discours extérieur. Par contre, nous, ou en entend ! C'est bien parti pour le petit matin tranquille ! Voyeurs, psychanalystes, sexistes, artistes. Il n'en démords Pas, il veut un dessin de son adoré. Ah, enfin, il comprendrait que l'on n'a pas envie de parler ? Non, il n'a pas compris, il revient, il veut que l'on dialogue. L'angoisse monte en moi. Cet homme qui s'acharne à vouloir de moi quelque chose que je ne veux pas lui donner maintenant. Sa volonté contre la mienne. Je me lève, je m'éloigne marcher, ne plus l'entendre. Les lumières sont encore allumées mais le ciel s'éclaircit. Pas d'horizon sur cette place. Un peu de rose au dessus des toits de l'est, strié par deux avions en route vers le sud. Les tourterelles s'éclatent et leur chant couvre celui des autres oiseaux. J'ai froid aux mains à tenir châle et stylo, mais je me sens bien, seule avec ce stylo. Je suis un fil qui se déroule au gré des sensations, des émotions, Je suis un poisson dans un océan d'humanité, j'observe, rencontre, pâle esquisse. C'est bien d'avoir changé de place, je vois la croix de l'église, sa flèche. Le matin comme le soir je suis attirée par le ciel. Ici ce n'est pas découpé par les arbres, lignes abruptes des toits, lignes cassées des antennes. Fils, poteaux. Tiens, me revoilà face à la gueule noire de la poubelle.
6 h 25. Et pour la XIème fois, l'ancien marin redescend de sa voiture. Au moins a-t-il éteint sa radio cette fois. Philippe résiste !
6 h 27. Le ciel passe du rose à l'oranger. Une petite voiture bleue avec un A ... Gargamelle, fait un tour de village avant de rentrer !?
6 h 29. Ce matin, à cette heure-ci, je voudrais être cette hirondelle là-haut.
6 h 31. Ca y est, cette fois il est parti. Les « spots » sont toujours allumés, ils deviennent incongrus,-, agressifs après avoir été rassurants. Souffle les chandelles, place à la lumière naturelle. L'oranger s'éclaircit. L'alcool, à l'intérieur, ça donne l'impression de se libérer. L'alcool, vu de l'extérieur, cet
d'un enfermement trop grave.
6 h 35 Un coq au loin, dans les variations matinales des autres volatiles.
6 h 37. Le silence et la solitude m'apportent légèreté.
6 h 4O. Ce chant d'oiseau est plus insolent que les autres, il interpelle, cherche le dialogue lui aussi ?...
6 h 42. Autre passage d'automobile, catégorie des ralentis, ceux qui rentrent, en bout de course.
6 h 45. Les premières ombres se dessinent sur la façade d'en face.
6 h 46. Nouvelle voiture, monsieur d'un certain âge ... démarre sa journée.
6 h 49. Deux oiseaux font un ballet effréné, danse amoureuse ou combat.
6 h 51. Première voiture à remonter le bourg. Les plus jeunes sont couchés, les plus de soixante ans sortent ... Les lumières ne sont toujours pas éteintes. Me prendrait bien une certaine impatience. Le soleil inonde maintenant la grille fermée du hall des commerces. J'ai envie de l'ouvrir, de taper aux portes, dire aux gens: « allez, levez-vous vite, il fait beau ! ». Le vent fait danser les feuilles de l'arbre central où scintille l'or du soleil levant.
7 h O2. Je remonte la place, je me retourne et me voilà face à l'astre. Joie primaire, regarder le soleil entre les cils, voir la lumière, sentir sa chaleur, offrir son visage ...
7 h O5. On change l'emplacement de la table pour profiter des rayons bienfaisants.
7 h l2. Les premiers véhicules se croisent rue du 3 juillet.
7 h l5. Tandis que j'admire la rosée au soleil sur la pendule, la dame du 7 ouvre ses volets. 25 mètres de façade, 4 paires, des grands, des beaux, des lourds. Sacrée gymnastique du matin. OK polir une belle journée mais horreur des matins aux pluies battantes et aux vents violents.
7 h 23, Une 95. Belle Audi, M. dans la bonne quarantaine pénètre sur la place, tourne et repart !?
7 h 24. Attaque des paysans, deux tracteurs à la queue leu leu. Bah !... ils polluent,
7 h25. De l'autre côté, le marchand de pommes part pour le marché. Bonneval le dimanche.
7h27. Bonjour madame la Bouchère !
7 h30. Son de cloche, me rappelle que le devoir m'appelle.
5 h 30
Landes est encore endormi, seul un coq chante dans la nuit. Le ciel est clair, le soleil lui aussi dort encore. Sur la place de l'église, les écrivains de la nuit sont tout juste réchauffés. En fait, à cette heure, Landes vit, des voitures circulent, un homme tout noir cherche son téléphone, il est bien embêté, il semble un peu étourdi par la nuit. L'écrivain lui propose de l'appeler mais l'homme en noir cherche son numéro. Dans la nuit, quelque chose sonne, son téléphone ? A t-il oublié son téléphone au bar ? Le temps passe, je vais laisser les écrivains et l'homme en noir. Tient, le téléphone sonne encore, les deux hommes se rapprochent de la voiture, ils tournent autour ... En fait, maintenant Landes est bien réveillé, il y a beaucoup d'activité. L'homme en noir a retrouvé son téléphone, par terre, à côté du portail.
6h
Par un beau soleil de printemps, me voilà attablé sur la place dans un petit village gaulois, non pas en Bretagne mais dans le Loir et Cher. Un petit garçon déguisé en Zidane ou Barthez, je tic sais pas, vient d'acheter le pain frais pour le petit déjeuner. Un vieux Monsieur sur son vieux vélo couvert de sa vieille casquette a sorti sa belle combinaison. Il nous regarde d'un air inquiet; que doit-il penser ? Deux individus écrivent sur la place de mon village, je n'ai jamais vu cela de ma vie. Un agriculteur Landais, qui avait bien le temps de discuter, vient de faire connaissance avec son voisin Florent: que de souvenirs depuis 4 ans qu'ils habitent à Landes, l'un à côté de l'autre. Tiens, voilà deux cyclistes, ils nous abordent pour nous poser quelques questions. Eh oui, c'est un rallye vélo. L'épicier et la bouchère regardent la scène les bras croisés en rigolant. Marcel et Roger, comme dans la chanson, ont sorti leur instrument de musique. Roger à la grosse caisse la tête en arrière pour faire contrepoids, Marcel toujours le sourire aux lèvres viens prendre des nouvelles des écrivains. Il est 10 h 00, le village tout à coup s'anime, un va et vient de voitures couvre le chant des oiseaux nombreux à cette époque de l'année. Un retraité, toujours à l'affût des dernières nouvelles de la commune, vient nous raconter ses péripéties pendant son service militaire. Un copain du village, d'un pas hésitant vient donner un petit bonjour, oh, apparemment la nuit pour lui a été animée, il se tient la tête et nous raconte qu'il est passé de 1 'église au bistrot sans oublier d'avoir bu un petit verre, Tiens voilà la relève, Marie et Marie cahier et crayons sous le bras viennent nous rejoindre à la table. Le menu du midi monopolise la conversation: merguez Saucisses sont au programme du repas chez Florent.
10 h 10
Deux enfants sont debout sur le banc ;deux hommes sont debout sur le pas de l'épicerie. La bouchère soit discuter.
Un homme se dirige vers nous, il porte un lourd panier. Un homme sort de l'épicerie avec deux baguettes ; un homme à casquette est planté devant les Halles Gauloises.
Des voitures passent.
Une femme en vélo vient chercher des réponses à des questions. Son conjoint la rejoint. L'épicier sort de son magasin.
Un homme en short entre dans sa voiture. Un autre homme arrive, plus jeune, également en short, les cheveux mouillés.
Un instant sans passage d'Homme.
Six cyclistes.
Une vieille femme porte un cabas, Elle marche doucement avec une canne. Pauses fréquentes.
Deux enfants jouent près des Halles. Plusieurs personnes viennent acheter des baguettes . Un homme à chapeau à larges bords les porte en travers d'un panier d'osier.
Un homme à casquette se dirige vers l'épicerie tandis qu'un couple et son petit chien blanc vont à la boucherie.
Un taxi quitte la place.
L'homme à casquette repart dans une minuscule voiture rouge. Une moto passe.
11 h.
Les hirondelles tournent et crient dans le ciel. Des moineaux se rassemblent et piaffent. La cloche sonne onze coups.
Le vent se lève, les branches dansent.
Une femme en tenue du dimanche vient faire ses courses. Un pigeon s'installe dans un marronnier.
Un homme élégant, avec une écharpe vient nous rejoindre. Une femme avec une bouteille d'eau traverse la place.
Deux vélos puis trois se rassemblent face aux travaux de l'église : discussion.
Des sacs de chaux, de belles tuiles attendent derrière le grillage de protection ; chantier de l'église. Un villageois passe comme à son habitude.
Un groupe de trois se constitue devant les « halles ». Un des hommes quitte ce groupe. Un couple s'installe sur le banc pour consulter des documents du rallye cycliste.
Une moto Davidson passe tranquillement, le pilote regarde notre groupe.
Un pigeon va d'arbre en arbre.
Temps calme, pas de mouvement.
Des enfants traversent la place. Un homme en short et blouson de jean porte un sac en plastique. Fourgonnette verte ...
Onze heures quarante cinq, la bouchère monte sur un escabeau, fouille dans la gouttière et redescend, Un homme aux cheveux longs la remplace sur l'escabeau, redescend et s'en va ranger l'escabeau.
Bel avion dans le ciel, une petite fille le montre du doigt.
Ballet d'hirondelles.
Une femme porte un pack de bouteilles d'eau à sa voiture. Trois femmes sortent de la boucherie.
Un homme et sa petite fille sont assis sur le banc.
Un enfant se balance sur le jeu à ressort « dromadaire ».
L'épicier nous salue.
Un beau moustachu traverse la place.
Une femme avec un panier court vers l'église.
Une petite fille joue dans une voiture.
La cloche sonne douze coups.
Puis, c'est l' « angélus » qui explique l'empressement de la dernière femme; beau final des vingt quatre heures d'écriture !
La salle des fêtes s'anime. Des passants s'arrêtent. Ils demandent. Une voiture rouge passe, elle ralentit, repart. Il est tard et deux jeunes garçons arrivent.
Tiens! Quelqu'un de connu s'en va. Une autre s'en va très vite. un couple attend. Il reste ou s'en va? Non il reste. Finalement il s'en va. La place se vide. Des jeunes se cherchent, sont en recherche des autres.
Une voiture blanche part à gauche, une autre à droite. Les phares arrières éclairent beaucoup. Deux voitures passent, elles ne se suivent pas, elles vont très vite.
Parmi les étoiles, un point lumineux bouge. Des gens dans un avion qui s'en vont. Des personnes sortent du café. A quelle heure ferme t-il? Une voiture arrive, une jeune fille en descend. le moteur Est pas arrêté, la jeune fille remonte. Le moteur tourne toujours, très longtemps. La jeune fille redescend. Un homme vient vers nous avec sa bière, il fait la moue. puis il parle. Il dit: "vos trucs, ça va vous rapporter à quoi?" Que veut-il nous dire? Il questionne parce que « il y a des commères". Il parle des bals d'avant, des "bastons" à la sortie. Il boit sa bière. Une dame arrive avec un berceau et se dirige vers une voiture. Un homme la suit, ils échangent près de la voiture et ils s'en vont.
Une autre femme arrive, suivi d'un homme avec un bébé dans les bras. Ils s'installent en voiture et s'en vont. L'homme parle toujours. De ce qui se faisait avant, de l'endroit où il habite maintenant.
Des adolescents rient, parlent un peu fort.
La musique est forte. Deux jeunes hommes sortent du bar. Normal, le bar ferme. Pour la énième fois, certains reviennent vers nous. Curiosité, envie? Ils se font un peu prier mais ils s'assoient. L'homme revient. Ils se fait charrier, les jeunes rient.
Les arbres masquent le haut des maisons. Les feuilles frissonnent. L'homme veut savoir ce qui s'écrit, il regarde tout le monde. Il s'approche, il ne veut pas se faire connaître, il veut être incognito.
Les jeunes se chamaillent gentiment avec l'homme, ils le connaissent. Des personnes sortent de la salle des fêtes. L'homme veut lire ce qu'une jeune fille écrit, il est penché sur son épaule. L'homme parle de son travail. Il est déménageur et a du dialogue.
Un couple du village passe;
2 h 50
Des gens klaxonnent, ils s'en vont. Des voitures stationnent, tous feux allumés. Des voix. L'homme a pris un écrit, il ne veut pas le rendre, il veut le lire.
Il titube, se déplace rapidement sur la place.
Quelqu'un vient lui demander les clefs de sa voiture. Des échanges toniques mais sans méchancetés. Blagueur, l'homme. La place se vide de ses voitures. L'homme parle sans cesse. Le "boss" du café vient le chercher. Deux voitures, cinq personnes en descendent. Un jeune homme et une jeune fille s'éloignent, ils semblent inquiets. Ils parlent encore. Un accident; Où? Tout le monde part en disant: "c'est qui?". Un booster démarre. Beaucoup de bruit dans le silence.
4 h 5O
Les derniers clients sortent d'où? Mystère. La cave est loin, profonde mais où? Mystère. Ils parlent fort, ils viennent vers nous et s'assoient.
L'homme parle encore cri riant, il propose de nous raconter quelque chose. Il dit " lui c'est un néolandais, lui c'est un fin-landais et moi je suis un haut-landais". Un futur papa, il est enceinte de combien? L'homme est revenu. La femme a pris 18 kilos, dît le futur papa, et lui "8 kilos" Le bébé pèse 4 kilos, elle est belle, elle va naître le mois prochain. Et la moto! Il faut restaurer l'église!". Le futur papa dit encore qu'il est chauffeur, motard et qu'il a tous les défauts. Ils s'en vont. Il en reste un. Il parle, il nous parle. Non, en fait ils ne sont pas partis.
5 h
Une voiture arrive, quatre personnes sortent, la voiture repart. Un groupe d'hommes chahute sur la place. L'homme est toujours là. Ils accostent tout ceux qui passent.
10 h
Beaucoup de mouvements. Une femme s'arrête à vélo, elle fait un rallye. Des questions, des réponses à trouver. Elle demande. Un homme la rejoint. Pause. les neurones fonctionnent.
Mon voisin s'inquiète d'avoir été discret, non, distrait par des connaissances. Que s'est il passé? Le mouvement de la place se fait de plus en plus pressant. Les enfants s'amusent avec les jouets en bois de la petite place. Les papas surveillent mais sont distraits. Par quoi? Tiens le joli bruit de la cloche. Il est Il heures. Les arbres s'animent au rythme des bruits. trois autres cyclistes. Même rallye, même questions. Non. Même rallye mais d'autres questions. Pas posées. D'autres cyclistes. Tenues adaptées. Sur le pas de sa porte, l'épicier attend, regarde, observe les bras croisés. Tiens il s'avance, il vient vers quelqu'un qui lui tend un panier rouge.
Un visiteur déjà vu cette nuit. Une femme sort des commerces, elle vient nous voir. Déjà vue cette nuit. Elle parle de la randonnée qu'elle vient de faire. Les enfants courent. Deux autres cyclistes, toujours le rallye. Deux jeunes femmes passent en vélo. Cyclistes aussi mais sûrement pas du rallye.
Ils cherchent, ils attendent. Une voiture 61, une 28, une 72. Mouvements de vent, de bruits, de gens, de voitures, d'enfants, de leurs cris, de leurs premiers mots.
Une voiture 45.
Une moto 09.
Encore des cyclistes. L'un d'eux s'approchent de l'église, lit la pancarte de description des travaux
Une voiture 92.
Quelqu'un poste quelque chose, une lettre sûrement, au bureau de poste.
Une voiture 37.
Un papa s'assoit sur le banc, près de son enfant. Un enfant pleure. Les enfants s'éloignent les parents s'inquiètent, appellent. Retour des enfants vers leurs parents.
L'angélus. Tiens il est midi!
[Ce travail d'écriture, victime d'un virus est incomplet. Une partie du texte a disparu.]